Notre manifeste
Immigration : aider l’intégration qui marche, pas la détruire !
Les 600 à 800 000 « sans-papiers » présents en France ont seulement fui leurs pays d’origine à cause des guerres, de l’extrême pauvreté, de risques pour leur survie, ou des conséquences des changements climatiques.
Nous, associations de proximité qui les accueillons, témoignons de leur aspiration à un peu de paix, de bienveillance, pour se reconstruire et s’intégrer dans notre société. Ceux qui autour de nous les côtoient changent leur regard. Nous voulons témoigner des paradoxes que nous vivons au quotidien.
Soyons réalistes, plusieurs constats s’imposent :
- De nombreux secteurs économiques fonctionnent avec l’appui indispensable des migrants, avec ou sans papiers : le BTP, les services à la personne, l’hôtellerie- restauration, la santé, etc…Comment l’hôpital aurait-il tenu face au Covid sans les salariés issus de l’immigration ? Mr Martin, président du MEDEF a dit le 19 décembre 2023 sur radio Classique, que dans les années et décennies à venir, notre économie aura besoin de 3,5 millions de travailleurs étrangers ; que nous malmenons….
- Le fait qu’ils soient sans papiers et dans l’impossibilité de travailler nous prive de leur richesse humaine. Sait-on qu’un tiers des adultes présents en France sont immigrés ou issus d’un grand-parent immigré ? Comme Marie Curie, Apollinaire, Zola, Montand, Aznavour, Adjani, Zidane… combien de nos 60 médaillés olympiques descendent d’immigrés ou le sont eux-mêmes ? L’immigration est depuis toujours une force vive de notre société.
- Nous n’ignorons pas que les personnes issues de l’immigration, comme tout le monde, sont traversées par des courants idéologiques qui peuvent constituer des obstacles à leur intégration. Mais nous savons aussi que la répression sans distinction de tous les migrants peut nourrir les réflexes communautaristes, identitaires voire séparatistes.
- Enfin, nous savons que la plupart de ces centaines de milliers de « sans papiers » ne repartiront pas : leur pays de retour ne leur délivre pas la plupart du temps de visa. Et sans aucun droit ni revenu, ils sont à la merci des aides sociales ou privées, de la mendicité, de la prostitution, du travail « au noir », ou de la délinquance. Leur donner un titre de séjour et le droit au travail réduirait le risque de délinquance ; cela procurerait en outre des recettes fiscales et sociales à l’Etat qui en a bien besoin !
C’est pourquoi nous, associations de proximité, tenons à :
- témoigner de l’intégration réussie pour une majorité d’immigrés, mais aussi, lucidement, des difficultés rencontrées ;
- témoigner aussi des efforts et du regard bienveillant des personnes, qui les côtoient et les accompagnent, au nom de la simple humanité ; ils constatent que l’immigration constitue une chance pour notre société à condition qu’on le veuille.
Sans contester la nécessité d’une certaine régulation de l’immigration, en partie inéluctable, nous aimerions rappeler qu’à l’égalité, la liberté, s’ajoute, dans la devise de la république, la FRATERNITÉ.